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Love&Cie

Année: 1996
Titre original: 甜蜜蜜, Tian mi mi
Réalisateur: Peter Chan
Acteurs notoires: Maggie Cheung, Leon Lai, Eric Tsang

Plot: rencontre entre un jeune chinois naïf et une hong-kongaise pure souche.

Source utile: IMDb
Festival Paris Cinéma: Hong-Kong à l’honneur

Mr orange: Pour d’étranges raisons, les romances de Wong Kar-Waï sont vénérées en occident, au dépend des autres réalisateurs s’essayant à la discipline. Qu’à cela ne tienne, Hong-Kong garde bien des secrets, et pas des moindres avec Tian mi mi en l’occurrence, qui a bouleversé toute une tranche de la jeunesse chinoise des années 90 (témoignage d’une coloc’ à l’appuis!).

Xiao Jun Li, immigrant chinois – pas naïf pour 3 sous – débarque à Hong-Kong, rôle dans lequel excelle Leon Lai par sa simplicité, et y trouvera au détour d’une caisse McDo Qiao Li, vétérante de la débrouille dans cette ville de toutes les opportunités, rôle taillé pour Maggie Cheung dont l’éventail d’expressions sublime ce petit brin de femme. Elle sera d’ailleurs sera révélée 4 ans plus tard au public non bridé par… In the mood for love, comme-de-par-hasard. Les fans de la saga Infernal affairs reconnaitrons également l’éternel truand à grande gueule Eric Tsang à qui on découvre une sensibilité. Comme quoi Peter Chan a su réunir un casting haut de gamme…

Les 2 premiers tiers du film sont réellement excellents, énergiques et entrainants, on se fait happer par l’histoire, par la beauté et l’humour des scènes, jusqu’à l’inévitable conflit. Là, après une bonne douche, le récit s’enlise légèrement jusqu’à la 2e immigration dans des rouages scénaristiques trop vus… le sol américain aurait affecté à ce point le staff? Le film aurait pu s’arrêter sur cette douche. Quoi qu’il en soit, on retrouvera finalement les éléments qui nous auront séduis dans la phase HK pour une jolie chute.

D’une amitié factice, des liens forts se créent entre 2 êtres perdus dans une ville sans repos, jusqu’à frôler une romance refoulée mais inéluctable. Drôle, rêveur et romantique, Tian mi mi est imprimé de thématiques d’actualité: insatiable immigration de la Chine vers HK puis d’HK vers les USA dans une éternelle galère de petits boulots, témoignage d’une éternelle insatisfaction… sans oublier l’inébranlable destinée. Un joli cocktail.

Année: 1980
Titre original: 名劍, Ming jian
Réalisateur: Patrick Tam
Acteur notoire: aucun?

Plot: un chevalier cherche à affronter la légende de son temps.

Festival Paris Cinéma: Hong-Kong à l’honneur – Focus Patrick Tam

Sources utiles: Allociné & IMDb

Mr Orange: Premier film, The sword propulse Patrick Tam au devant de la scène Hong-Kongaise et constitue un élément clé de la Nouvelle Vague HK dans un souffle de western spaghetti: esthétisme prononcé, duels « de mano a mano », anti-héro, femmes fortes…

De quoi on cause? De Li Mak-Yin, l’élève d’un vénérable maître qui veut à tout prix croiser le fer avec le sabreur mythique. Mais il n’est pas le seul à chercher un prix dans une quête égoïste qui est évidement semée d’embuches, entre rival machiavélique et femmes aimées, aimantes, vengeresses et dignes.

Originaire de Taïwan, Patrick Tam imprègne son film et ses chorégraphies – signées par Ching Siu Tung – d’une double influence: le wu xia pian chinois et le chambara nippon. L’un faste et grandiloquent joue dans la surenchère d’acrobaties, l’autre puriste et ultra-stylisé apporte son lot de classitude totale. Des combats splendides donc, qui rythment le film et n’arrêterons pas de surprendre, évoluant progressivement de jeux de parades/attaques sobres vers des pirouettes aériennes endiablées jusqu’à l’apothéose finale dantesque.

Cerise sur le gâteau, The sword se dote d’un thème musical efficace accompagnant un travail esthétique formidable, optant pour la simplicité. Patrick Tam nous prend toutefois à contre-pied, avec un scénario complexe et surtout de bref changements radicaux avec des flashs gores et des négations de la gravité. Pour notre plus grand plaisir, Mr Tam surprend avec un souffle supplémentaire donné au film au travers d’un personnage secondaire: l’homme de main aux talents d’infiltration surréels qui provoqueront horreur et/ou fous rires.

Duels d’épéistes virtuoses et romance écorchée par les codes du chevalier. Un film simplement magnifique.

Année: 2000
Titre original:  臥虎藏龍, Wò Hǔ Cáng Lóng / Crouching tiger, hidden dragon (US)
Réalisateur: Ang Lee
Acteurs notoires: Chow Yun Fat, Michelle Yeoh, Zhang Ziyi

Plot: amour et épées dans l’empire du milieu.

Festival Paris Cinéma: Hong-Kong à l’honneur – Focus Yuen Wo Ping

Sources utiles: Allociné & IMDb

Mr Orange: Le cinéma HK a beau ne s’exporter que fébrilement en occident, certains films passent les mailles du filet culturel qui nous sépare. Grosse production signée par Ang Lee, Tigre et dragon a le bon goût de nous offrir sur un plateau d’argent un aperçu de ce qu’Hong-Kong a de mieux à offrir.

Yuen Wo Ping. Chorégraphe emblématique (affaire à suivre), il orchestre de fabuleux combats « de sabres chinois ». Clairs, énergiques, originaux… épiques. On appréciera pardessus tout – le sourire au coin de la bouche – l’ambiance « gravité zéro » qui permet des cabrioles impossibles, des sauts surréalistes et des courses poursuites god-like. La petite touche de fantaisie qui hisse nos combattants au rang de réels héros et amène un peu de magie, de poésie au sein des combats farouches.

Chow Yun Fat / Michelle Yeoh, Chang Chen / Zhang Ziyi, deux couples à l’amour impossible représentés d’un côté par l’ancienne génération d’acteurs HK qui ont déjà fait leur preuve à maintes reprises et d’un autre côté par la jeune génération qui se découvre du talent. Les uns sont discrets, les autres le sont moins mais tous voient leur amour mêlé à l’histoire d’une épée légendaire: Destinée. Une double romance made in HK qui trouvera son apogée dans une scène finale mémorable…

Combats, amour et beauté, des mots qui font rêver. (Pardon)

Année: 2011
Titre original: Peace, love and misunderstanding
Réalisateur: Bruce Beresford
Acteurs notoires: Jane Fonda, Jeffrey Dean Morgan, Catherine Keener, Rosanna Arquette, Kyle McLachlan

Plot: thérapie romantique chez grand-mère-hippie

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Champs-Elysées Film Festival: en lice pour le Prix du public
Note donnée: bien, 2/4

Mr Orange: Gloire d’une époque révolue, Woodstock hante irrémédiablement les mémoires. Et pourtant, il n’a été que très peu utilisé au cinéma. Depuis LE documentaire Woodstock, seul le récent Hotel Woodstock a osé et su s’immerger dans le mythe. Il va donc de soit que l’on saute gaiement sur le nouveau venu: Peace, love & misunderstanding dans lequel on croisera quelques têtes connues.

Les réussites du film: son unité de lieu et son approche humoristique. C’était facile peut-être, on est tous fascinés par Woodstock, mythe indétronable. Et alors?! Toujours est-il que ça fonctionne, très bien même. La thématique hippie apporte son champ de vannes relativement originales et certainement efficaces. Ainsi, la 1ère moitié du film bénéficie de cet élan d’humour… de magie, c’est génial. Point.

L’échec du film: ses romances. Un week-end en famille qui se transforme en une triple histoire d’amour, WTF? Passé la moitié, le film plonge… plonge… dans tous les sens, sans nous emmener nul part si ce n’est du pur triple cliché romantique. Point… ah nan, un soupçon d’espoir… le court métrage expérimental du p’tio pourrait sauver le film… hé nan. Fausse alerte. Diantre.

Que penser de tout ça? Le début est franchement sympa, mais il ne sert à rien de s’attarder sur la fin.

Année: 2012
Titre original: Keeps the lights on
Réalisateur: Ira Sachs
Actrice notoire: Julianne Nicholson

Plot: une décennie de romance homosexuelle

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Champs-Elysées Film Festival: en lice pour le Prix du public
Note donnée: bien, 2/4
En présence du réalisateur 

Mr Orange: Inspiré de la vie d’Ira Sachs, Keep the lights on conte l’histoire d’un couple New-Yorkais pas très gai. Rongés par des dépendances solitaires, Erik et Paul forment un couple autodestructeur qui se forme et se déforme. Film homo oui, mais pas que. En terme d’amour, on est tous à la même enseigne.

A la fois force et faiblesse, le film prend le parti de montrer les bêtes noires sans honte ni secret: sexe, drogue, mensonge… Force évidente, il est de ce fait très juste, retraçant le quotidien d’un jeune gay de la fin du siècle dernier, emprunt d’une addiction au sexe. En l’occurrence les scènes de sexe sont loin d’être éclipsées, filmées à l’européenne dès le début du tournage afin d’unifier l’équipe, dixit Ira Sachs. On félicitera d’ailleurs les acteurs, inconnus au bataillon: Thure Lindhardt & Zachary Booth, le 1er nommé apportant une réelle fraîcheur par son jeu exemplaire. Le 2d, incarne sagement un crack-addict, Némésis d’Erik qui ne sait plus où donner de la tête. Mais c’est aussi une faiblesse. Le film en ressort relativement plat, les éléments perturbateurs sont presque banalisés, aboutissant à un manque de dynamisme ennuyeux.

Petit fait amusant: le film à reçu un Teddy à la berline 2012 – meilleur film LGBT -, Erik reçevant aussi un Teddy dans le film.

De gros points forts entachés d’une faiblesse non négligeable, rapport qui s’illustre dans la garniture du film: une excellente musique en face d’un générique d’introduction complètement dégueulasse.

Année: 2012
Titre original: Bellflower
Réalisateur: Evan Glodell
Acteur notoire: Evan Glodell

Plot: romance façon lance-flamme.

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Mr Orange: Dans la veine des films homemades fais avec les moyens du bord par de jeunes réalisateurs, type Primer, voilà Bellflower: progéniture d’un ingénieur qui a travaillé le scénario – né d’une rupture  – pendant 8 ans avant de se lancer coûte que coûte dans le projet. On trouve donc un montage personnel pour une narration éclatée qui sort des sentiers battus. D’ailleurs, que le synopsis médiatisé n’induise personne en erreur: ce n’est pas une histoire de mecs qui s’amusent à faire un lance-flamme pour se préparer à l’apocalypse avec une nana en coin de tableau. C’est l’histoire d’une nana qui apporte le St-Graal à un mec qui fait un lance-flamme, et reprend le St-Graal à un mec qui a un lance-flamme, en plein fantasme Mad Max.

Quoi? Ouuutrage? Je vous ai over-spoilé gratuitement? Faux: Bellflower commence par une révision à rebours des « meilleurs moments du film ». Exit la surprise, on sait dès le début que l’euphorie ne sera que de courte durée et que l’issue sera apocalyptique. Pourtant, on se fait avoir. Les balbutiements de cet amour voué à l’échec sont accrocheurs, et on veut y croire. On y croit. Au point de tomber dans le même désarroi que Woodrow lorsque, aveuglé par l’amour, sa triste destinée le rattrape. Et la dérive qu’il en suit résonnera malheureusement avec les nombreux coeurs malmenés des spectateurs. Les autres, ceux qui croient encore à la princesse charmante vont être surpris.

Un lance-flamme, mais pourquoi un lance-flamme? Si vous vous poser cette question, le film n’est pas pour vous, ce blog n’est pas pour vous, vous avez loupé votre enfance… votre vie! La réponse est: « Mais pourquoi pas?! C’est génial un lance-flamme!« . Woodrow et Aiden, son meilleur pote et plus grand fan, sont de grands gamins bercés par Mad Max avec des idées plein la tête. Construire un lance-flamme, créer un bolide mythique: Mother fucking Medusa. L’idée vous a déjà traversé l’esprit, eux la réalise. Mais pourquoi faire? Jouer pardi! Fantasmer d’une hypothétique apocalypse, idolâtrant Lord Humungus… qui ça? Mais si, le big bad boss de Mad Max 2, montagne de muscle vêtue d’une cagoule et de lanières de cuir. Lui!

Quand des rêves de gosses croisent la vie amoureuse, ça sent le napalm. Film indé pour rêveurs désillusionnés. A vous de voir…

Année: 2011
Titre original: Få meg på, for faen
Réalisatrice: Jannicke Systad Jacobsen
Acteurs notoires: aucun

Plot: une ado devient la risée de son école

Sources utiles: Allociné & IMDb

Mlle Orange: Retour aux sources du blog: le cinéma norvégien vous connaissez? Ca surprend là où on l’attend le moins, c’est à dire ici une petite comédie insolite dans de superbes paysages. Bon, les superbes paysages norvégiens c’est génial quand on est touriste (ou spectateur), mais quand on a 15 ans et qu’on voit ça à longueur de temps dans un trou paumé, ça fait chier, on veut du bitume, de la bière, des teufs, du cul.

Alma est jeune. Alma est jolie. Alma est en chaleur. En pleine découverte de la vraie vie, elle n’en peut plus, y’a le feu dans sa culotte et elle le fait savoir, que ça soit volontaire ou non. Problème, à l’adolescence, une phrase mal placée peut transformer la vie de n’importe qui en cauchemar, surtout quand une rivale entre en croisade pour son bel étalon. Seule, en éternelle recherche de la baise salvatrice, elle se réfugie dans des fantasmes qui vont la dépasser, nous offrant quelques scènes cocasses et croustillantes.

Des ados perdus, du sexe innocent, un joli fjord, un triste pétard, un Coop Market mémorable, une bite inattendue, des adultes dépassés, une overdose punitive… pour un retour aux petits plaisirs et grands malheurs d’une adolescence désireuse de croquer la vie le vit à pleine dents bouche (Erreur malotrue! Pratique, il te reste à maîtriser).

Bref, mine de rien, Alma est bien attachante dans sa quête de quéquette aka Baise-moi si tu veux ! sous perfusion hormonée qui ne dure après tout qu’1h15, et même si ce n’est pas la comédie du siècle, il y a de quoi s’offrir une bonne évasion pour nous rappeler à toutes que ça fait du bien là ou ça passe.

Année: 2011
Titre original: No Strings Attached
Réalisateur: Ivan Reitman
Acteurs notoires: Natalie Portman, Ashton Kutcher, Kevin Kline

Plot: histoire de 2 sex friends, Adam & Emma.

Sources utiles: Allociné & IMDb

Mr Orange: Aaaaah, une bonne petite comédie romantique qui dépote après tant de dépravation insensée !! Commençons par le commencement: les acteurs. Bon déjà… pardonnez mon ignorance… je débarque un peu: Ashton Kutcher WTF ?! D’où qu’il est canon?! Il semblerait qu’il écume le genre susnommé, soit. Je le connais plutôt pour ses écarts dans Hé mec elle est ou ta caisse? à l’humour trop débile (et pourtant, j’suis permissif) ou dans le fort sympathique Effet papillon. Natalie Portman est mon petit thème journalier, et après un Black Swan éprouvant… on apprécie volontiers la légèreté de ce film de nana, genre qu’elle découvre et sublime à l’occasion. Elle est productrice du film d’ailleurs…

Eli: [banging his left fist on Adam’s door] I can’t focus on my porn with all this real sex going on around me! 

Pour en venir au film, celui-ci est très léger, tombant facilement dans l’auto-dérision. Le film est d’ailleurs jonché de dialogues farfelus totalement jouissifs, la citation ci-dessus en étant une illustration exemplaire. Or, ces dialogues farfelus vont souvent avec des personnages farfelus, et pour ne citer que le meilleur: le père d’Adam est exquis. Ce qui fait que c’est une véritable comédie romantique complète et non un simple film gnangnan (oui, je suis réducteur). Et au delà de l’aspect très hype du thème du fuck friend, le film capture plein de scènes entre friends, entre fuck friends ou entre fuck lovers qui s’avèrent fort réalistes, dans l’air du temps dirons nous… pour un rendu plus intéressant que le film gnagnan de base.

Frais, farfelus, drôle, efficace… bien?!  ♪ sunday bloody sunday 

Disclaimer: J’ai regardé la bande annonce en français après coup pour vérifier: je ne le dirais jamais assez, la VF ça suce. Mon avis n’est à prendre en compte – que ce soit pour ce film ou n’importe quel autre – que dans le cadre très select’ de la VO. La VF pue le navet.

 Année: 2012
Réalisateur: Jean Dujardin, Gilles Lellouche, Emmanuelle Bercot Fred Cavayé, Michel Hazanavicius, Eric Lartigau, Alexandre Courtès

Acteur notoire: Jean Dujardin, Gilles Lellouche, Alexandra Lamy, Géraldine Nakache, Guillaume Canet, Sandrine Kiberlain, Manu Payet, Isabelle Nanty

Plot: 6 sketchs sur l »infidélité.

Sources utiles: Allociné & IMDb
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Mr Blonde :  Décidément Dujardin enchaîne les films à risques. Après un noir et blanc muet, on le retrouve ici dans un film à sketch. L’essai est plutôt réussi mais pas transformé. Loin de là.
Ce qui caractérise Les Infidèles c’est son inégalité.

Le film peut se scinder en 3 couples de sketch : 2 plutôt mauvais , 2 moyens, 2 très bons. L’impression finale est donc mitigée. On passe d’un sketch très lourd avec une ambiance pesante et un comique de répétitions grossier dont ressort un ridicule qui met mal à l’aise….   (Déception de la part de Michel Hazanavicius)

… à un sketch drôle, vraiment très drôle où Manu Payet et Sandrine Kiberlain nous offrent une belle performance d’acteur. (Manu Payet est juste Magique!)

La déception vient du fait que la bande annonce et les teasers ne préparent pas assez le spectateur au 45 min de drame qui compose en partie le film. L’infidèle est parfois drôle mais il est surtout dépeint comme un looser fini dont la déchéance n’a d’égale que le malaise et la honte  que l’on peut ressentir pour lui. Perdu dans sa solitude , triste, s’engluant dans les méandres de ses réflexions sur les relations Hommes-Femmes, l’infidèle nous inspire alors que de la pitié.

Bravo tout de même à Emmanuelle Bercot qui selon moi réussit le mieux l’exercice en confrontant Dujardin et sa femme Alexandra Lamy dans un sketch dont l’intensité et l’émotion montent crescendo. Le résultat est poignant.  On découvre une Alexandra Lamy meilleure que jamais. On regrette presque qu’elle n’ait pas été plus présente.

Les multiples réalisateurs ont voulu montrer les différentes facettes de l’infidèle. L’ensemble ressort déséquilibré où certains sketchs manquent sévèrement d’écriture et d’autres comme « La Question » et « Les Infidèles Anonymes » valent franchement le détour.

Année: 2011
Titre original: The Artist
Réalisateur: Michel Hazanavicius
Acteurs notoires: Jean Dujardin, Bérénice Bejo, John Goodman, Malcolm McDowell

Plot: Une star du film muet doit faire face à l’arrivée du film parlant.

Sources utiles: Allociné & IMDb

Mr Orange: Comment présenter un film qui fait le buzz depuis Cannes 2011?! Comment dire ce qui a déjà dû être sur-dis?! J’avoue que ça fait 6 mois que j’me dis qu’il faut le voir… mais que le format muet-N&B est plutôt répulsif et n’étant pas un grand fan du ciné pré-60’s… pas motivé quoi. M’enfin, j’ai beau avoir ignoré les récompenses reçues à foison jusqu’ici… après un week-end riche en statuettes dorées, j’ai dû faire face à la bête… et quelle bête!

Pour faire bref, sans en être fan, on doit reconnaître que c’est un superbe hommage au cinéma des années 20-30… au point de presque donner envie de s’en payer une tranche! Enfin faut pas déconner… du muet-N&B c’est rigolo sur un film d’1h30… m’enfin de là à ne jurer que par ça, y’a des limites. Ceci étant dit, très bel exercice technique remporté avec brio… au point que M. Hazanablabla s’octroie le droit de jouer avec le format du film, ce qui est d’autant plus jouissif. Le scénario est vraiment sympa (quoi que la phase de dépression m’a un peu bercé), la mise en scène est parfaite… bref, chapeau!

Quand aux acteurs, bah si ils raflent les petites statuettes dorées, c’est pas pour rien hein. Le jeu est génial, J. Dujardin est comme un poisson dans l’eau. Ce film est d’ailleurs une superbe expérience,  rappelant qu’avec un bon jeu d’acteur et une réalisation adéquate, la parole devient facilement futile. On se surprend à apprécier le cinéma sous un angle plus profond, par simple lecture de l’image, et ça, c’est cool.

A voir.

Bonus: la présence de guests tels que John Goodman et Malcolm McDowell (pas vu depuis Caligula… ça change!) pour appuyer internationnalement nos petits frenchies est fort appréciable !

Année: 2008
Titre original: Bak-Jwi
Réalisateur: Park Chan-wook
Acteur connu: Song Kang-Ho

Plot: Un jeune prêtre, infecté, se transforme en vampire et va devoir faire face à des pulsions jusqu’ici réprimées.

Sources utiles: Allociné & IMDb

Mr Orange: Après sa trilogie de la vengeance, Park Chan-wook nous livre une histoire d’amour vampirique unique. Pour ceux à qui l’anglais donne des frissons, Thirst signifie soif dans la langue de Jack the ripper. Et donc le film est centré sur cette soif qui dévore un vampire, déchiré entre sa formation de prêtre et un besoin vital de sang. Avec un esprit très réducteur, on pourrait simplifier le film à « In the mood for love » version sanguine. Ceci étant dit, il ne faut pas s’attendre à « un film de vampire ». Park Chan-wook s’approprie le sujet en conservant certains codes (lumière…) mais il va bien au delà du film de vampire.

Je reproche 2 points au film. Déjà, sur 2h15, y’a un certain manque de dynamisme, d’accroche. D’autre part, les bruits de succion. Autant lorsque notre prêtre boit le sang directement à sa source, le « gros bruit de succion bien dégueulasse » et très dérangeant est totalement justifié, et le malaise procuré est tout à fait acceptable. Ce qui m’a pertubé, c’est d’entendre le même bruit lors de baisers passionnés. OK, il y a surement un sens à cela, une forme de phase de transition vers l’acceptation de l’état de vampire blablablah, m’enfin moi ça m’a juste dérangé, gonflé… et poussé à regarder le film en 3 fois. Et pourtant, dans la gamme film trash, j’en ai vu des vertes et des pas mûres.

A par ça, le film est d’un esthétisme bluffant. La photographie est tout simplement géniale. Magnifiques jeux de couleurs, de lumières. Les acteurs sont parfait. Entre le prêtre capable d’un auto-contrôle hors du commun (si seulement c’était le cas de tous…) et sa chair-et-tendre qui se définie à l’inverse par une forte impulsivité, entièrement à l’écoute de ses émotions… le gouffre est dépeint avec talent.

Malgré quelques lenteurs initiales, Park Chan-wook signe avec superbe une histoire d’amour vampirique (trop?) dérangeante. A savourer.

Année: 2012
Réalisateur: Jean-Marc Vallée
Acteurs notoires: Vanessa Paradis, Kevin Parent

Plot: Une histoire d’amour entre un homme et une femme, entre une mère et son fils. Un voyage mystique dans la musique et l’amour

 Sources utiles: Allociné & IMDb

ATTENTION : film marginal

Mr Blonde: C’est mon film coup de coeur de ce mois de Janvier. Il m’avait l’air un peu spécial donc je me suis gavé de critiques avant d’aller le voir. Résultat : Soit on accroche soit on déteste. Jean-Marc Vallée (le papa du très bon C.R.A.Z.Y) signe ici un film très très personnel. Trop sûrement pour plaire à la majorité.

Film très ambivalent car parfois médiocre et parfois génialissime. L’histoire se passe à deux époques différentes :
=>Montréal de nos jours où l’on suit un DJ ( joué par Kevin Parent, star musicale au québec), père de famille divorcé qui s’entiche d’une magnifique blonde.

=>Paris dans les années 70 où l’on suit Vanessa paradis, mère d’un petit garçon atteint de Trisomie 21, qui se bat au quotidien pour son fils. La belle ne l’est ici point du tout (quoique..). En effet aucun maquillage, elle apparait ici au naturel, les cheveux ternes, le teint gris, les cernes et tout le bazar.

À l’instar de Mr. Nobody (cf notre critique), Café de Flore parle de la vie, des choix de couple, de la construction de la vie et surtout de la destinée. Bien que le film s’évanouit un peu sur la fin dans un ésotérisme qui ne plaira pas à tout le monde (réincarnation etc…), certains se reconnaitront dans quelques réflexions faîtes sur la vie, l’amour, la musique.

Parce que oui dans Café de Flore il est aussi surtout question de Musique. Celle qui nous accompagne toute notre vie. Celle qui nous transcende, qui nous fait du bien. Pour ça Jean-Marc Vallée a tapé dans ses goûts personnels. Faut savoir que c’est  un fan inconditionnel de Pink Floyd. Et il le montre! Oooh oui il le montre! Les 30 premières minutes sont envahies de références Pinkfloydiennes. Du coup ça trip pas mal. Mais qu’est ce que c’est bon! Comme je vous l’ai dit  : on aime ou on aime pas.

À noter aussi la surutilisation de music lounge (le thème Café de Flore accompagne tout le film), les quelques morceaux de The Cure et des passages plus jazz.

C’est une expérience à vivre si vous sentez que vous pouvez accrocher. Sinon passez votre chemin vous aller vous ennuyer.

Année: 2000
Titre original: High Fidelity
Réalisateur: Stephen Frears
Acteurs notoires: John Cusack, Jack Black

Plot: Un disquaire vient de se faire plaquer par sa copine, et fait un bilan de ses ruptures.

 Sources utiles: Allociné & IMDb

Mr Orange: Film de nana, avec un point de vue masculin. Pas mal du tout. Franchement, au début, j’accrochais pas trop. Bon, faut dire, quand un acteur s’adresse ouvertement à la caméra (récurrent tout au long du film), ça a tendance à m’hérisser les poils. Bref, au début, j’étais assez dubitatif… puis finalement, le film avance, on s’y accroche, on réalise que c’est pas mal du tout, mine de rien et puis finalement, c’est carrément bien. J’ai retrouvé un peu la même dynamique de ressenti que pour Kickass.. dans un tout autre genre. (Non, on n’a pas fait – encore – de concours d’association de films improbables.)

Alors 2-3 notes concernant les acteurs: J. Cusack, bien loin de la fin du monde, ici très jeune, m’a paru un peu bancal dans les premiers balbutiements du film (satanée adressage direct à la caméra), mais finalement s’avère très juste pour nous faire partager les grands cataclysmes de sa petite vie. J. Black… haha, il est phénoménal en pire-meilleur-pote, avec un rôle similaire à Alan dans Very Bad Trip. Et, attention, gros gros GUEST… mais je ne vais pas m’étaler, faudrait pas dévoiler l’identité du boss ayant accepté de faire une petite apparition…

Une bonne partie du film se passe dans sa boutique. Pour donner une idée, les scènes dans ce petit disquaire de coin de rue paumée rappelle un peu des films comme Clerks ou Soyez sympas, rembobinez… bien loin du « film standard pour gonzesses » Et, qui dit « disquaire » dit univers musical très riche, orienté old-school. Type disquaire obscure avec des habitués pour seuls clients, fait spécialement pour y dégoter des vinyles indégotables. Donc ambiance ultra-connaisseurs qui aiment se faire mousser. Oui, dans le genre geek-attitude, Sheldon peut retourner se coucher. Hum… tout ça pour dire que la musique poutre.

Finalement, cette comédie romantique sort du lot, avec une approche masculine de la quête de l’amour, où l’on s’identifie facilement à l’analyse apportée, sans tomber dans le cliché pompeux type Ted Mosby…

 Année: 2012
Réalisateur: Alexander Payne
Acteurs notoires: George Clooney

Plot: Un avocat immobilier quinquagénaire tente de renouer avec ses deux filles après le tragique accident de bateau de sa femme.

Sources utiles: Allociné & IMDb

Mr Blonde :On suit le parcours d’un père de famille un peu paumé lorsqu’il doit soudainement s’occuper de ses deux filles . Pris entre sa femme à l’hôpital, une grosse transaction immobilière mettant en jeu un héritage familial colossal et les difficultés à dialoguer avec sa progéniture, cet homme reçoit le coup de grâce lorsqu’on lui apprends que sa femme le trompait.

Pourtant, il ne s’agit pas ici de regarder passivement des larmoiements ringards et entêtants. Sans comprendre trop pourquoi on se laisse doucement embarquer par cette histoire de famille qui tente de se reconstruire. L’atmosphère évolue progressivement de la crise existentielle vers le rassemblement.

Georges Clooney est ici un très bon acteur. Son jeu est juste. La palette d’émotions intenses (teintée d’un peu d’humour de temps en temps) qui sert de base au film est très bien maîtrisée, plus dans la contention que l’extravagance, mais sans tomber non plus dans le refoulement complet. Bref, il aurait pu en faire trop mais ce n’est pas le cas.

L’intrigue se déroule à Hawaï, dépeint ici de façon moins paradisiaque qu’il ne l’est d’habitude. On est cependant vite entouré d’une ambiance particulièrement chaude et apaisante malgré le contexte. Le tout renforcé par une douce BO très Hawaïenne dominée par des musiciens locaux.

Pourtant très dubitatif quelques minutes avant la projection, je me dis que finalement cette histoire d’amour déguisée en drame familial mérite ses nominations.

 Année: 2009
Titre original: Mr. Nobody
Réalisateur: Jaco van Dormael
Acteurs notoires: Jared Leto, Diane Kruger, Sarah Polley, Linh-Dan Pham

 Plot: Un enfant, incapable de faire le moindre choix, va explorer toutes ses possibilités.

 Sources utiles: Allociné & IMDb

 Mr Blonde: Certains films sont superficiels, commerciaux, lave cerveaux ou juste bons à voir pour se distraire et sans plus. D’autres sont dotés d’une certaine profondeur. Pas profond dans le sens masturbation intellectuelle bourrée de références littéraires et philosophiques etc.. nan. Plus profond dans le sens qu’il peut entrer en résonance avec le spectateur.

Mr. Nobody fait parti de ces films qui font cogiter  sur la vie, son sens, les choix, leurs conséquences.
Qui n’a jamais rêvé devant un choix difficile de pouvoir connaître les tenants et les aboutissants des deux possibilités. Le film donne cette illusion au fil du voyage pseudo-onirique dans la mémoire de ce mystérieux Mr. Nobody.

À tous les gens qui aiment le cinéma autant pour ce qu’ils y voient que pour ce qu’ils y trouvent : n’hésitez pas!

Mr Orange: Et boom ! « Claque-qu’on-sait-pas-d’où-elle-vient ».

2092, Mr Nobody – dernier mortel vivant – revient sur ses vies, toutes celles qu’il a vécu, étant incapable de choisir entre la pilule bleue et la pilule rouge. On est donc spectateur de toutes ses possibilités, voyageant dans le temps, les dimensions, à travers ses amours. Parce que oui, on a beau assister à un voyage pour Mars, à des méditations sur la délocalisation, à un exposé de physique quantique sur la théorie des cordes ou à une hypothèse sur le Big Crush (l’inverse du Big Bang) … c’est un film qui parle essentiellement d’amour.

Chose importante, la photographie poutre, l’image vous vend du rêve, on s’en prend plein les mirettes ! Et c’est même pas en 3D… Oui, c’était gratuit. Le choix des musiques est quand à lui fort sympa… parce que oui, le réal’ a réussis à faire des choix, quand même… après avoir mis 7 ans à écrire son scénar’ il devait avoir une bonne idée de ce qu’il voulait !

Oui, ce film est un foutoir monstrueux, ça part dans tout les sens, et c’est pas évident de s’y repérer. On peut l’interpréter comme on veut. Ca fait délicieusement bouillir le cerveau… pour ceux qui aiment. Je conçois que le film puisse en rebuter plus d’un. Bref, on est transporté dans une quantité de bifurcation de vies possibles, centrées sur 3 filles, mais pas que. D’ailleurs, en parlant de rêve, (7 lignes plus haut) c’est lui aussi un film pour rêveur, à la Inception, mais sans aspect James Bond qui vous attend au coin de l’écran. Une approche de l’effet papillon, du même acabit que le film éponyme avec un ton un peu plus barré, type Eternel sunshine […] ou Donnie Darko.

Bilan: un blockbuster européen qui vaut le détour !