Festival Paris Cinéma: Hong-Kong à l’honneur – Nuit HK
Voici un petit dossier tiré de La nuit Catégorie III, qui a été préférée à la nuit Johnnie To (au bout du couloir) pour le simple fait que les films de ce dernier sont plus facilement accessibles. C’est donc après un ciné-mix que de 22h à 5h30 nous avons eu droit à la perle de la perle du cinéma HK, parfois en mandarin sous titré cantonais + anglais, le petit plaisir en plus. Thé/Café offert à volonté qui n’est pas de refus sur les coups de 3h30. Brioche en récompense pour les pus farouches.
Catégorie 3: équivaut aux films interdits aux moins de 18 ans à Hong-Kong, d’abord exploité à des fins contestataires par le cinéma d’art et d’essai, le filon a très vite dévié vers des thématiques plus sanglantes et plus dénudées.
Note: le public était loin d’être exclusivement masculin !
The untold story
Année: 1993
Titre original: 八仙飯店之人肉叉燒包
Réalisateur: Herman Yau
Acteurs notoires: Anthony Wong, Danny Lee, Julie Lee
Polar gore basé sur une histoire vraie, The untold story relate l’enquête de flics flemmards, incompétents, cruels, lubriques… cherchant à coincer un psychopathe dénué de toute morale: meurtres sanglants, viol, urophilie, cannibalisme… C’est trash… et extrêmement drôle. Anthony Wong livre une interprétation impressionnante qui donne toute la crédibilité de son horrible personnage et lui vaudra un award.
Petite anecdote glauque: l’histoire ne dit pas si des animaux ont été maltraités, mais révèle que des enfants l’ont été, d’où leur jeu impeccable. Parce que oui, personne n’échappe à notre psychopathe.
Un bon polar déglingué assurant un bon moment. Depuis, Herman Yau a fait un remake avec Anthony Wrong, il s’appelle Ebola syndrome…
Crazy love
Année: 1993
Titre original: 蜜桃成熟時
Réalisateur: Roman Cheung
Actrice notoire: Loletta Lee
Comédie érotique, Loletta Lee incarne Jane, une jeune femme qui s’amuse avec les hommes, profitant pleinement de son corps, parfois sadique et manipulatrice, parfois généreuse. Pourquoi tourner un tel film? Pour voir Loletta Lee nue. Sérieusement, elle a voulu casser son image de petite sainte. Mission réussie dès les… 10 premières secondes, avec une inspection en bonne et due forme. Au-delà des scènes purement érotiques qui sont finalement rares, on s’amusera énormément des gags et de la mise en scène, les attributs de la miss – bien que splendides – déclenchent finalement plutôt des rires hilares que des filets de bave abrutis.
Une femme libérée… et une grosse marade assurée.
The story of Ricky
Année: 1991
Titre original: Lik wong
Réalisateur: Nam Lai-Choi
Acteur notoire: aucun
Innovateur kung-fu gore, The story of Ricky revient sur un dilemne du kung-fu: comment ce fait-il que les mecs brisent des murs de parpaings mais ne perforent jamais leur adversaire? Gros gore caoutchouteux, tout est dans l’exagération. Le gore, déjà. Le héros invincible aussi. Et puis, parce qu’on parle de cinéma HK… des séquences émouvantes, d’un lyrisme époustouflant, une naïveté qui n’est pas du 2d degré… à HK. La fameuse flûte qui sort de nul part restera dans les annales !
Une réalisation soignée, un panel d’ennemis hauts en couleur, du gore, du niais… encore une fois extrêmement divertissant.
Sex and zen 2
Année: 1996
Titre original: 玉蒲團II之玉女心經
Réalisateur: Chin Man-Kei
Actrice notoire: Loletta Lee, Shu Qui
Conte fantastico-slasho-érotico-comique sur fond de Chine ancestrale, rien que ça, Sex and zen 2 va loin. Très loin. Il y a un 1 et un 3 qui n’ont en rapport que la structure de l’histoire: un conte comme fil directeur. Contrairement au film cité plus haut, celui-ci est plutôt bien garni en scènes érotiques jusqu’à s’aventurer à des jeux de bougie, d’acuponcture, de supra-sex-toys… et même l’apparition d’un monstre tentaculaire et autres sexualisées déviantes. Et en dehors de tous les gags, on s’amusera énormément de l’utilisation du sexe comme moteur de l’histoire et détenteur de tous les rouages. D’autant que le film étant un conte, il délivre une morale… utilise un mythe… succube-like. Evidement.
Anecdote pas glauque: Shu Qi voulait être connue, elle a joué nue. Depuis qu’elle s’est mise au cinéma d’auteur, elle essaye d’oublier… contrairement aux spectateurs.
Drôle, sexy, une caméra bien maîtrisée et de bons délires fantastiques… je regrette d’avoir eu quelques chutes d’attention sur cette fin de nuit.
Bilan
C’était gore, c’était sexy… mais surtout: c’était très drôle! Les DVD de qualité médiocre, les sous-titres sortant de l’écran, le voisin qui râlent lors des éclats de rire, les rires pourris (moi le premier)… tous les éléments étaient réunis pour une authentique nuit Catégorie 3. Une expérience inoubliable. Merci aux organisateurs qui ont gardé le sourire jusqu’à l’aube.
En video:
La nuit du CINEMA par festivalpariscinema
Mr Orange