archive

Archives de Tag: Duodénum

Année: 2017
Réalisateur: Ridley Scott
Acteurs notoires: Michael Fassbender, James Franco

Plot: dans l’espace, personne ne vous entend crier.

 

 

 

 

Mr Orange: Nouveau coup de maître du (grand-)père Ridley, Alien : Covenant joue à l’équilibre entre le chef d’oeuvre mythologique et bourrin qu’est Prometheus et la cultissime saga d’horreur spatiale Alien-s-3-resurection. Posé sur les bases solides du premier, en nous ramenant à nos délices xénomorphiques de la seconde. Et pourtant méprisé par la langue venimeuse du public?

Attentions spoilers

Après cinq ans d’abstinence xénomorphique, les grosses bébêtes luisantes reviennent. En commençant par une belle com’. Si le prologue The crossing ou l’extra à 360° In utero font de parfait bonus pour ceux qui n’en ont pas eu assez, le biblique Last supper est facile certes, mais surtout un magnifique clin d’oeil / piège pour les fans. Jouant sur l’une des scènes les plus mythiques de la saga, le spectateur va s’attendre à une re-moulure 2017 du 8e passager, avec un James Franco pour donner la réplique façon moustache pré-pubère. Erreur. Si l’on retrouve des éléments clés de la saga originelle (réponse au signal, galerie des horreurs, vue subjective…), il s’agit aussi – et avant tout – de la suite de Prometheus. Prometheus avec ses aspirations et questionnement cybernétiques. L’origine de la vie et surtout des xénomorphes qui prend enfin un sens avec une révélation d’une horreur glaciale. Ces xénomorphes tapis dans les l’ombre… ces bêtes monstrueuses qui nous clouent inlassablement au siège pour notre plus grand plaisir. Semant la terreur sur un casting sorti de nulle part. Parce Ridley, il fait des barbecues avec ses movie stars. Et pour la troisième fois, sa nana d’enfer n’a pas besoin d’être célèbre pour botter de la vermine.

Certes, si Covenant ne rassemble pas les masses, c’est que ce n’est pas un sans-fautes. D’où le « maigre » 9/10 pour un film de la saga. Que ce soit la musique Hollywoodienne à deux balles lorsque le Covenant approche la planète (blurp) ou les déboires avec le réseau de panneaux solaires mis hors service dès qu’un tronçon est débranché – ou quand trop d’action tue l’action, à la Passengers. Mais ce sont des broutilles. Non. Ce qui a réellement pêché est le manque de lenteur, le point fort du premier opus de Ridley Scott. Où est passée la tension froide pleine de sueur? Un sentiment de devoir expédier la narration, de ne pas vouloir tomber dans un remake des traditionnelles chasse au xénomorphes/à l’homme? Expédition qui trouve son apogée dans une scène de hangar torchée, les effects spéciaux avec tant qu’on y est. Et pourtant, on l’attendait depuis sa visite initiale. Rempli de chaînes, de véhicules… un terrain de jeu parfait un final à la Terminator, premier du nom. Dommage.

Le point de force de Covenant est finalement cette dualité constante. Des colons assemblés en couples. De l’amour, sans que ça devienne lourdement pompeux, et du sexe, de la tension charnelle indissociable de la saga. Des cyborgs qui forment la pair. Ce magnifique duo cybernétique qui rend toute la grandeur du jeu de Michael Fassbender et culmine avec un jeu de flute bluffant et une punchline qui sort du fond du coeur/programme. Des chestburst qui vont toujours par deux et qui par la même renouvellent la dynamique de la saga. Quand il y en a plus, il y en a encore… et ils sont encore plus méchants. Une action à cheval entre un vaisseau high-tech flottant dans l’espace infini « sea of nothing » et un temple rustique planté au milieu d’une jungle suintante garnie de spores meurtriers. A cheval entre Prometheus et ses parents originels, ravivant la question de l’oeuf ou de la poule… ou plutôt de l’ovomorphe/facehugger et de la reine.

Covenant est magnifique. Garni de mythologie, de réponses et de questions, de gore, d’horreur, de réflexions, et de Walter/David. Un digne représentant de la saga. Et surtout, si Prometheus posait plus de questions qu’il n’en répondait, Covenant laisse aussi du gruyère à mastiquer. Cet éternel plaisir de retourner inlassablement le film dans sa tête, en rentrant du ciné par une belle nuit de Mai, un regard tourné vers les étoiles.

Plus qu’à attendre une nuit Prometheus-Covenant double version longue… et 2019?.

kiteAnnée: 1998
Titre original: A カイト aka A Kaito, Kite (US)
Réalisateur: Yasuomi Umetsu

Plot: sang, sexe et jazz.

Sources: IMDb & Wikipedia

Mr Orange: OAV sombre, violent et sexy, A kaito revient régulièrement au goût du jour depuis 1998, au rythme de l’assouplissement de la censure ou de la sortie de spin off et autre adaptation. Censure? Oui, c’est vraiment pas un animé pour les enfants pour ne pas dire interdit aux moins de 18 ans.

Pitch: Sawa se fait recueillir par Akai après la mort de ses parents, mais pas sans contreparties, devenant tueuse à gage et… objet sexuel, qu’elle le veuille ou non. Une sorte de Léon (lien) un tantinet plus disjoncté. De courte durée (moins de 60 min), l’anime est excellent, notamment pour l’efficacité du récit. Enchainant alternativement des assassinats méthodiques façon bain de sang explosifs et des flashbacks, A kaito est un anime réfléchi qui cache bien son jeu derrière son approche trash. Trash donc, les gunfights sont hyper-violent, et ça va crescendo, du déchirement des chairs jusqu’à la destruction de tout l’environnement, ça gicle, ça vole, y’a des morceaux partout. C’est l’éclate.

Coté cul, on parle de scènes de sexe très graphiques pour ne pas dire pornographiques valant à l’anime une misclassification de hentai. Le déploiement de telles images a alimenté la controverse, notamment les flashbacks où Sawa est encore jeune, générant une censure en bonne et due forme. Le problème est que la dite censure est réellement délétère à A kaito qui souffre d’un manque de fluidité due aux coupes. Chose regrettable, car même si ces fameuses scènes sont quelque peu gratuites, superflues, obscènes ou malsaines, elles servent aussi le comique, le propos du récit et la construction du personnage de Sawa. Après, voir un énorme mandrin fourvoyer une créature toute frêle, c’est pas forcément nécessaire, et les plans appuyés sur les boobs excessivement généreux de Sawa non plus. Heureusement que ce n’est que animé (cf Caligula). Au final, A kaito dure entre 45 et 60 min (Special Edition de 53 mn dans mon cas) selon le gradient de censure.

Concernant le goût du jour évoqué plus haut, une adaptation ciné est en cours, avec dans le rôle d’Akai, le grand, le seul, l’unique… Samuel L. Jackson, grand fan avant l’heure! Mieux, The Weinstein Company a prévu sa sortie pour 2014 (Trailer ici) !! Certains l’auront peut-être flairé, ça sent le Tarantino ça? Tout à fait. A kaito faisait parti des homeworks pour préparer le rôle Gogo Yubari et semble avoir inspiré Kill Bill. Revenons à l’adaptation. Petit bémol quand même: au vue du sujet, le scénario doit être remanié et le film devrait méchamment lever le pied côté sang… mais surtout côté cul. Espérons qu’une pointure en tête de générique ne soit pas le seul point fort et que le film restera intelligemment fait.

Petite perle animé nippone, trash et bien foutue. C’est bourrin, c’est cochon, certes malsain, mais c’est bon.

Festival Paris Cinéma: Hong-Kong à l’honneur – Nuit HK

Voici un petit dossier tiré de La nuit Catégorie III, qui a été préférée à la nuit Johnnie To (au bout du couloir) pour le simple fait que les films de ce dernier sont plus facilement accessibles. C’est donc après un ciné-mix que de 22h à 5h30 nous avons eu droit à la perle de la perle du cinéma HK, parfois en mandarin sous titré cantonais + anglais, le petit plaisir en plus. Thé/Café offert à volonté qui n’est pas de refus sur les coups de 3h30. Brioche en récompense pour les pus farouches.

Catégorie 3: équivaut aux films interdits aux moins de 18 ans à Hong-Kong, d’abord exploité à des fins contestataires par le cinéma d’art et d’essai, le filon a très vite dévié vers des thématiques plus sanglantes et plus dénudées.

Note: le public était loin d’être exclusivement masculin !

The untold story

Année: 1993
Titre original: 八仙飯店之人肉叉燒包
Réalisateur: Herman Yau
Acteurs notoires: Anthony Wong, Danny Lee, Julie Lee

Polar gore basé sur une histoire vraie, The untold story relate l’enquête de flics flemmards, incompétents, cruels, lubriques… cherchant à coincer un psychopathe dénué de toute morale: meurtres sanglants, viol, urophilie, cannibalisme… C’est trash… et extrêmement drôle. Anthony Wong livre une interprétation impressionnante qui donne toute la crédibilité de son horrible personnage et lui vaudra un award.

Petite anecdote glauque: l’histoire ne dit pas si des animaux ont été maltraités, mais révèle que des enfants l’ont été, d’où leur jeu impeccable. Parce que oui, personne n’échappe à notre psychopathe.

Un bon polar déglingué assurant un bon moment. Depuis, Herman Yau a fait un remake avec Anthony Wrong, il s’appelle Ebola syndrome

Crazy love

Année: 1993
Titre original: 蜜桃成熟時
Réalisateur: Roman Cheung
Actrice notoire: Loletta Lee

Comédie érotique, Loletta Lee incarne Jane, une jeune femme qui s’amuse avec les hommes, profitant pleinement de son corps, parfois sadique et manipulatrice, parfois généreuse. Pourquoi tourner un tel film? Pour voir Loletta Lee nue. Sérieusement, elle a voulu casser son image de petite sainte. Mission réussie dès les… 10 premières secondes, avec une inspection en bonne et due forme. Au-delà des scènes purement érotiques qui sont finalement rares, on s’amusera énormément des gags et de la mise en scène, les attributs de la miss – bien que splendides – déclenchent finalement plutôt des rires hilares que des filets de bave abrutis.

Une femme libérée… et une grosse marade assurée.

The story of Ricky

Année: 1991
Titre original: Lik wong
Réalisateur: Nam Lai-Choi
Acteur notoire: aucun

Innovateur kung-fu gore, The story of Ricky revient sur un dilemne du kung-fu: comment ce fait-il que les mecs brisent des murs de parpaings mais ne perforent jamais leur adversaire? Gros gore caoutchouteux, tout est dans l’exagération. Le gore, déjà. Le héros invincible aussi. Et puis, parce qu’on parle de cinéma HK… des séquences émouvantes, d’un lyrisme époustouflant, une naïveté qui n’est pas du 2d degré… à HK. La fameuse flûte qui sort de nul part restera dans les annales !

Une réalisation soignée, un panel d’ennemis hauts en couleur, du gore, du niais… encore une fois extrêmement divertissant.

Sex and zen 2

Année: 1996
Titre original: 玉蒲團II之玉女心經
Réalisateur: Chin Man-Kei
Actrice notoire: Loletta Lee, Shu Qui

Conte fantastico-slasho-érotico-comique sur fond de Chine ancestrale, rien que ça, Sex and zen 2 va loin. Très loin. Il y a un 1 et un 3 qui n’ont en rapport que la structure de l’histoire: un conte comme fil directeur. Contrairement au film cité plus haut, celui-ci est plutôt bien garni en scènes érotiques jusqu’à s’aventurer à des jeux de bougie, d’acuponcture, de supra-sex-toys… et même l’apparition d’un monstre tentaculaire et autres sexualisées déviantes. Et en dehors de tous les gags, on s’amusera énormément de l’utilisation du sexe comme moteur de l’histoire et détenteur de tous les rouages. D’autant que le film étant un conte, il délivre une morale… utilise un mythe… succube-like. Evidement.

Anecdote pas glauque: Shu Qi voulait être connue, elle a joué nue. Depuis qu’elle s’est mise au cinéma d’auteur, elle essaye d’oublier… contrairement aux spectateurs.

Drôle, sexy, une caméra bien maîtrisée et de bons délires fantastiques… je regrette d’avoir eu quelques chutes d’attention sur cette fin de nuit.

Bilan
C’était gore, c’était sexy… mais surtout: c’était très drôle! Les DVD de qualité médiocre, les sous-titres sortant de l’écran, le voisin qui râlent lors des éclats de rire, les rires pourris (moi le premier)… tous les éléments étaient réunis pour une authentique nuit Catégorie 3. Une expérience inoubliable. Merci aux organisateurs qui ont gardé le sourire jusqu’à l’aube.

En video:
La nuit du CINEMA par festivalpariscinema

Mr Orange

Année: 2012
Titre original: The Cabin in the Woods
Réalisateur: Drew Goddard
Acteurs notoires: Chris Hemsworth et UN GROS GUEST DE MALADE MENTAL

Plot: des jeunes vont dans une cabane au fond des bois.

Sources utiles: Allociné & IMDb

Mr Orange: Ô Josh Whedon mon amour ♥

La cabane dans les bois est un fabuleux hommage aux films d’horreur. Exempt de tout ton parodique, le film reprend à merveille l’archétype du genre: la fameuse cabane dans laquelle va se perdre une bande de jeunes insouciants. Les codes sont respectés et les références aux papas de l’horreur sont simplement indénombrables.

Le film n’est pas foncièrement flippant ni franchement gore mais y’a du sang par hectolitres. On connait les codes. On sait ce qui va arriver… et c’est d’ailleurs bien la dessus que joue le film. Le premier segment est donc très classique, par choix… et on s’amusera à voir les personnages mourir dans l’ordre pré-établi. Mieux, on s’amuse à reconnaître toutes les références plus ou moins claires au genre: Evil Dead, Massacre à la tronçonneuse, Hellraiser… on en perd vite le compte. Le deuxième segment du film est du gros plaisir façon kiki tout dur en barquette de 12. Point barre.

La com’ du film est parfaite. Ce titre improbable qui colle parfaitement. Cette image de maison rubixcube qui cache son jeu. L’étalage du gros kiki de J. Whedon qui surfe – à juste titre- sur la vague des Avengers. Sans parler de cette tagline provocatrice qui entube le moindre curieux. Bah justement, on va en parler. L’histoire est originale, vraiment. On sent qu’il y a monstre sous pâquerette, mais après… allez savoir lequel? Godzilla? Mothra? King Godorah? Les 3? C’est là que pêche le film, on devine le pot aux roses un poil trop vite (au bout d’1h à vue de pif) en raison de quelques indices disséminés. Peu importe, le scénario et la narration restent géniaux, la fin sublime et il y a toujours une petite surprise cachée derrière l’angle du mur.

Point négatif, spoiler [ cela relève quand même de la totale impolitesse que de tuer une guest pareil ]

L’arme la plus dingue du siècle, un guest à vous souiller le slip, des références à gogo, un bouton rouge jouissif au possible, un effet pigeon, le fist du siècle, une idée originale vraiment géniale, un plan boobs magistralement orchestré… une bonne grosse marade!

Année: 2012
Titre original: Men in Black 3
Réalisateur: Barry Sonnenfeld
Acteurs notoires: Will Smith, Tommy Lee Jones, Josh Brolin

Plot: retour en 1969 pour sauver K d’une mort anticipée

Sources utiles: Allociné & IMDb

Mr Orange: Le 3e volet arrive sur les écrans 15 ans après son géniteur, et on peut dire qu’on est un peu sceptique quand on s’enfonce dans le siège rouge après la déception de MIB 2. Résultat: bonne surprise!

Depuis le 1er opus, la magie de la découverte de l’univers MIB n’est plus là, c’est un fait, et seul son enrichissement peut combler nos désirs de fans exigeants. En l’occurrence, l’option du retour dans le passé n’a rien d’original, faut l’avouer, mais s’avère efficace en renouvelant le terrain de gags et offrant une relative découverte d’un univers MIB retro. On peut encore une fois oublier notre Tommy Lee Jones grincheux qui se voit rapidement effacé de l’histoire au bénéfice de Josh Brolin, K des 60’s. Et la recette paye.

Petite imperfection vite excusée: J fait en 1969 une allusion à une certaine référence culturelle apparue en… 1977, ce qui ne semble pas choquer notre K. Autre sujet à débats, J qui conserve tous ses souvenirs d’un K qu’il n’a pas connu et qui ne l’a pas recruté. Barry Sonnenfeld n’a même pas cherché à l’expliquer, à vous d’établir un statu quo entre vos neurones. Amour pour son partenaire historique? Destin d’un recrutement inévitable? Débrouillez-vous.

J & K, de bons gags, une histoire sympa, un bon méchant, des aliens rétros, des guns cosmiques, un alien rêveur qui fait rêver… un bon moment.

Année: 2008
Titre original: Tôkyô zankoku keisatsu /  東京残酷警察
Réalisateur: Yoshihiro Nishimura
Acteur notoire: Eihi Shiina

Plot: Tokyo – gore – police

Sources utiles: Allociné & IMDb

Mr Orange: Retour sur les séries B nippones avec ce Tokyo gore police qui a le mérite d’être totalement fidèle à son titre. On tombe donc dans un déluge de gore, d’absurde, de gore, d’improbable, de gore, de gore, de gore.. façon caoutchouc. Yoshihiro Nishimura, qui était responsable des « effets spéciaux » de Machine girl sorti la même année revient donc ici avec son film à lui. Et quel film…

Attardons nous quelques instants sur l’histoire: Ruda est membre de la nouvelle police tokyoïte, privatisée et expéditive, qui lutte notamment contre les Ingénieurs, des criminels qui ont la capacité de transformer toute blessure en arme mortelle. Je vous laisse donc imaginer librement toutes les dérives que cela peu engendrer. Ayé? Fini? Bah considérez que ce que vous avez pu imaginer n’est RIEN comparé à ce qu’a imaginé Y. Nishimura. Et son imagination va loin: voiture de police absurde,  prostituées mutantes, bio-jetpack… WHAT-THE-FUCK ?!! En plus, le film est jonché d’intermèdes publicitaires (façon Starship Troopers) vantant les mérites de cutters kawaï pour s’ouvrir joyeusement les veines. Et oui, si on veut, on peut accorder une sous-lecture au film qui critiquerait la société japonaise, la publicité omniprésente toussa toussa, mais il ne mérite pas d’être pris pour plus que ce qu’il n’est: un film gore.

Comparons avec ce qui est comparable: Machine girl était gore, drôle, absurde et efficace. Tokyo gore police est gore, drôle, gore, absurde, gore et pas efficace. Le film dure 1h50, ce qui est réellement trop long pour le genre considéré. Surtout qu’il ne devient fun qu’au bout de 45 min, le début étant franchement délétère à l’appréciation de la suite qui apporte pourtant son quota de scènes hilarantes. On tombe vraiment dans les tréfonds des délires japonais gores et crades (confère la douche générale et enthousiaste de cyprine/urine, l’homme tronc en laisse…). Et que personne ne se fasse d’illusion, la présence d’Eihi Shiina, la belle et dangereuse d’Audition de Takashi Miike, n’est en aucun cas un gage de subtilité. Aucun. On est a 10 lieues de la subtilité trash de Miike.

Trop long avec beaucoup de scènes (trop?) gores inutiles gâchant sérieusement l’intérêt que peu porter la deuxième partie du film. Pour info, j’ai failli abdiquer et l’envoyer direct dans à éviter, heureusement ça s’améliore au bout de 45 min avec quelques scènes grandioses. Dommage, trop d’excès tue l’excès. A regarder en fond pendant que vous bidouillez autre chose.

Année: 2006
Titre original: Zombie Diaries
Réalisateur: Kevin Gates, Michael Bartlett
Acteur notoire: aucun

Plot: Des journalistes suivent l’émergence d’une apocalypse Z.

Sources utiles: Allociné & IMDb

Année: 2011
Titre original: Zombie diaries 2 – World of the dead
Réalisateur: Kevin Gates, Michael Bartlett
Acteur notoire: aucun

Plot: Des militaires survivent dans une apocalypse Z.

Sources utiles: Allociné & IMDb

Mr Orange: Depuis 28 jours plus tard, les britanniques se lancent joyeusement dans l’art délicat du film de zombie. C’est donc tout naturellement que K. Gates et M. Bartlett ont choisis le genre pour s’exercer derrière la caméra, offrant un résultat quelque peu surprenant. Une fois n’est pas coutume, ils ont décidé de faire ça en vue subjective. barbant et banal effet de mode me direz vous? Héééé… non! Regardez plutôt les dates: 2006, aucun des Cloverfield, [REC] et autre Diaries of the dead du bien nommé Romero ne sont sortis.

D’ailleurs, pour ceux qui sentent le repompage par le maître de 2 petits cinéastes indépendants: que nenni, au delà du titre et du genre, les films sont à 10 lieues l’un de l’autre. Romero s’attarde sur les médias alors que Zombie diaries ne les utilise que comme excuse initiale. D’ailleurs, les zombies aussi ne sont qu’excuse à une histoire initiale, le sujet s’enfonçant tôt ou tard sur des chemins bien plus sombres, durs. D’ailleurs, les réalisateurs ne se sont pas gênés pour dépeindre une humanité bien vile et bien sale, attention aux âmes sensibles, les codes du type « pas touche aux enfants vivants » sont gaiement ignorés. Pour donner le ton.

Petit bémol cependant, les points forts d’une vue subjective sont souvent ses défauts: même si l’effet « on y voit que dalle » est bénéfique pour maintenir une tension constante, les scènes de nuits très (trop?) fréquentes arrachent un peu les yeux et certains évènements perdent en compréhension. Compréhension qui n’est d’ailleurs pas aidée par les sauts narratifs dans le 1er volet. Petites erreurs de débutants diront nous…

Pour les aficionados du genre, bien que retournant aux bases du film de zombies avec des zombies abrutis et d’une lenteur déconcertante, cette bilogie n’en respecte pas pour autant les codes scénaristiques. Mais c’est normal, les zombies ne sont qu’excuse j’ai dis… même si ils ne sont jamais loin derrière. Et oui, «  »rassurez-vous » », on a éternellement droit à des personnages débiles qui vont voir ce qui fait du bruit dans le noir. Andouilles.

A voir si vous aimez les surprises.

Année: 1988
Titre original: The bear
Réalisateur: Jean-Jacques Annaud
Acteurs notoires: Tchécky Karyo, l’Ours

Plot: « Un ourson orphelin, un grand ours solitaire, deux chasseurs dans la forêt. Le point de vue des animaux. »

Sources utiles: Allociné & IMDb

Mr Orange: Contexte: ex-traumatisé anonyme en petit enfant que j’étais, j’ai été renvoyé au casse-pipe en tant qu’éclaireur pour mes nièces. J’y suis allé à reculons jusqu’à ce soir où j’ai foncé tête baissée, louant Odin, engaillardi par l’hydromel, armé d’une hache à 2 mains, en hurlant « the world is mine ». Bilan: scènes pas évidentes et difficilement évitables pour un jeune enfant. Bambi c’est une promenade de santé à côté.

Jean-Jacques Annaud est de ces réalisateurs hors-systèmes qui a réussi à trouver des producteurs pour financer ses projets les plus fous, lui permettant de s’imposer comme une figure à part du cinéma français à un échelon international. Tourné en anglais dans les Dolomites (Italie), L’ours est un film formidable qui montre la nature telle qu’elle est: magnifique, cruelle, attachante, difficile, drôle (petit ourson sous lsd, c’est magique). Et comme si ça ne suffisait pas, de foutus humains viennent mettre leur nez dedans.

Info bonus: Jean-Jacques Annaud s’est fait mordre les fesses par un ours sur le tournage. Pour le reste, il y a le livre « Les secrets de l’ours« , contant le tournage épique.

Côté acteurs: les ours ont dû être dressés pendant plusieurs années avant le tournage afin de pouvoir exécuter les scènes avec brio. Et quelles scènes: un mâle grizzli se travestit en femelle devant donc afficher une démarche efféminée, un mâle kodiak (ours plus gros qu’un grizzli) doit accepter la présence d’un ourson (le dresseur a reçu des félicitations de ses pairs pour ça) ou boiter. Tcheky Karyo a quant à lui simplement dit au public « coucou, j’suis bon ». Sachez que le dressage d’animaux sauvage est un métier très éclectique: un des dresseurs d’ours a aussi participé au dressage des… mouches dans La mouche de D. Cronenberg!

Bilan: passages difficiles compensés d’une multitude de scènes fabuleuses de la vie de notre petit ourson ultra attachant et de son papa adoptif rancunier qui vont devoir affronter quantité d’épreuves dans un décor époustouflant! Seul reproche: la musique a pris un coup de vieux.

Rassurez-vous: la fin est très drôle :)

Année: 2008
Titre original: Kataude mashin gâru
Réalisateur: Noboru Iguchi
Acteurs notoires: aucun

Plot: une jeune fille venge la mort de son frère.

Sources utiles: Allociné & IMDb 

Mr Orange: Oh – My – God !
On va mettre au clair les choses de suite: le titre et l’affiche sont totalement assumés, pour un film totalement décomplexé, pour notre plus grand bonheur. Machine girl est une bonne grosse série B, un bon gros film gore comme on les aime: drôle, ingénieux, GORE et se délassant dans la surenchère. Un exemple au hasard: Braindead avant que Peter Jackson ne lise les torches-cul de Tolkien… nan, j’exagère.

Pour les assidus de LibertyLand et consort, c’est le genre de sous-production japonais qui inonde littéralement des pages de films standards par des affiches/titres ultra-aguicheurs. Ce sont des films petits budgets, destinés au marché de la video, tremplin pour nombre de réalisateurs… comme Takashi Miike, pour ne citer que lui. Problème que les curieux ont vite découvert à leurs dépends, les films par sont généralement mauvais, voir très mauvais, voir très très mauvais: 0 budget, acteurs bidons, effets bidons, réalisation bidon avec au mieux de rares idées-what-the-fuck drôles avec un ton de « fan-movie ». Heureusement, au milieu de ce dégueuli cinématographique, quelques perles sortent du lot, comme Machine Girl ou d’autres, je vais explorer le sujet. Affaire à suivre.

Outre nos petits génies bridés, le film fait parti d’une nouvelle vague consistant en la production de films japonais par des américains, produisant des films plus caricaturés, moins obscures et s’assurant d’une relative qualité. Mission accomplie. De plus, ça évite de devoir refaire des remakes américains pourraves……….

Machine girl c’est quoi? Une fille en uniforme d’écolière amputée qui a remplacé son feu bras gauche par une machine gun. Esprit manga bonjour. Si vous y voyez une ressemblance avec Planète terreur c’est normal, même si l’inspiration est plus ancienne que ça. Bref, c’est gore, c’est débile, c’est bien. Note: je parle ici de gore fun, par de gore navrant à la Saw. On est servit par une pléthore de fontaines de sang Kill Bill-like, de dialogues-what-the-fuck, de morts-what-the-fuck et autres armes-what-the-fuck pour des scènes-what-the-fuck. Eclats de rire assurés. Bon, niveau distribution, on a affaire à des amateurs, mais ça passe. Voir le film en VO si possible et non en doublage-US. L’actrice principale sort du milieu mannequin-en-bikini, la méchante sort carrément du monde pornographique nippon… tout comme le réalisateur. Qu’à cela ne tienne, leurs performances  sont finalement plutôt convaincantes, entre la femme de yakuza ultra-sadique à l’arme secrète WTF et l’héroïne implacable ou le petit premier yakuza tête-à-claque. On regrettera presque l’absence de plan boobs qui aurait été la cerise sur le gâteau… surtout qu’aux vues du staff, ça n’aurait dérangé personne.

Bref, c’est gore, c’est décomplexé, c’est bourrin, c’est drôle… et c’est bien foutu ! Si avec ça je n’ai convaincu personne… what – the – fuck?! Ah oui, j’ai oublié l’argument d’autorité absolu: c’est un film de vengeance donc c’est bien.

NB: depuis, le réalisateur a fait un « film » qui possède le charmant petit nom de: Zombie ass, toilet of the dead………………. j’ai hâte.

Année: 2011
Titre original: Hobo with a Shotgun
Réalisateur: Jason Eisener
Acteur notoire:  Rutger Hauer

Plot: un clochard rend la justice à coup de fusil à pompe.

Sources utiles: Allociné & IMDb
.
.
.
.

Mr Blonde: Lors de la sortie de leur programme Grindhouse, Quentin Tarantino et Robert Rodriguez organisèrent un concours de fausses bandes annonces. Le grand vainqueur fut Hobo with a shotgun (dont la fausse bande annonce est disponible ici) Attention âmes sensibles s’abstenir!

À l’instar de Machete , Hobo with a Shotgun eu le droit à son adaptation en long métrage.
Bon bien sûr c’est un film à prendre au second degré! Non un mec s’est pas dit je vais faire une histoire crédible avec une intrigue poignante en mettant un fusil à pompe dans les mains d’un clochard! Les personnages sont ultra-caricaturés, le dénouement assez prévisible et c’est gore. Très gore. Mais gore sale. À la Grindhouse quoi!

Rutger Hauer (le terrifiant réplicant Roy Batty de Blade Runner) campe ici un clochard itinérant qui débarque dans une ville gangrénée jusqu’à la moelle par une Mafia familiale qui terrorise les habitants à grands coups de passage à tabac et d’exécutions publiques sanglantes et spectaculaires. Suite à quelques évènements, il décide de prendre les choses en main et commence à faire justice, un shotgun à la main. Une sorte de Batman, mais avec moins de sous ;).

L’intérêt du film vient des multiples répliques plus grossières et ridicules les unes que les autres mais pour le moins bien poilantes  et surtout de son comique de situation (le film va parfois un peu plus loin que les autres films du genre. La règle « pas les femmes et les enfants » n’est par exemple pas respectée).

Vous aimez le Grindhouse, vous vouez un culte à ce genre old school bien particulier : Watch it!
La vue du sang vous importune, vous préférez le langage châtié et pour vous une plaque d’égout n’est pas un instrument de mort  : Passez votre chemin!

Mr Orange: Oh que c’est gore, oh que c’est sale… et presque trop. Comme l’a dit Mr Blonde les femmes et les enfants d’abord, sans soucis. Bref, de la grosse série B. Tarantino et Rodriguez voulait une bande annonce de film d’exploitation.. bah ils ont été servi! Douche sexy de sang,: check (hahaha…), meurtre ultra-gratuits ultra-malsains: chek… re-check… et re-re-check, gros clichés: check … bref, les mecs n’y sont pas allé avec le dos de la cuillère.

Un clodo qui nettoie une ville rongée par le mal à l’état pur au shotgun. C’est gratuit, et c’est pour ça qu’on aime. Bon, personnellement, si je devais le comparer à son grand frère, Machete, ce dernier reste quand même très supérieur, qu’on soit d’accord.

Pour illustrer le niveau de salitude du film, voilà la plus belle déclaration d’amour que peut faire un homme à une femme (prostituée de profession):
Large Man: You look so hot, I just want to cut off my dick and rub it against your titties!
J’essayerai un de ces quatre, si ça se trouve c’est l’instrument de séduction ultime, le St Graal, ce qui fait passer le séducteur en niveau pro…

En tout cas, si le film n’apporte pas des répliques facilement sortables en société, c’est clair que dans le genre série B, il joue pro.

Année: 2010
Titre original: Repo Men
Réalisateur: Miguel Sapochnik
Acteurs notoires: Jude Law, Forest Whitaker, RZA, Liev Schreiber, Alice Braga

Plot: Dans un futur proche, des hommes sont chargés de récupérer les organes impayés au dépend de la vie des clients.

Sources utiles: Allociné & IMDb

Mr Blonde: L’idée de départ est sympa. À l’instar des pauvres américains engloutis par la crise des subprimes qui se sont vus retirer leur maison, Ici c’est les organes que l’on vient retirer. Si c’est une cornée ça va encore mais quand c’est le coeur ou les deux reins c’est plus embêtant . On retrouve Jude Law dans un rôle différent de ses habitudes. Out le british propre sur lui. Quelques semaines en salles de muscu et hop  un Jude Law baraqué qui désingue du soldat dans des combats plutôt bien chorégraphies. Avec lui est présent notre Forest Whitaker préféré qui offre une prestation assez proche de celle de The Experiment (j’obéis donc je cogne).

À la base c’est un bouquin d’ Eric Garcia  appelé “The Repossession Mambo”. Celui-ci essaye d’en faire un scénario avec Garrett Lerner, mais finalement renonce à le mettre en scène. Garret Lerner ne lâche pas prise et réussit à trouver un producteur.

Le Bonhomme a l’ambition d’un faire, je cite, « Une comédie noire dans la lignée de Pulp Fiction et de Fight Club, mais avec une inspiration propre » …… On en est loin. Le film est sorti directement en DVD et à fait peu de grabuge.

Cependant dans la grande famille des Direct to DVD, c’est une perle! Il vaut le détour! Si si.Alors oui il y a 15 -20 min en trop mais la mayonnaise prends plutôt pas mal et certaines scènes sont très bien réalisées (La fin est très sympa, voir surprenante).

Pour la petite histoire il y avait déjà eu une «  » » » » »adaptation » » » » » du bouquin en 2009 par Darren Lynn Bousman (juste après qu’il nous ait pondu les horreurs cinématographiques que sont Saw II,III et IV. Le titre du film c’est Repo! the Genetic Opera et c’est très très mais alors très différent du film présenté ici. Construit comme un opéra Rock, soutenu par Paris Hilton (oui c’est une actrice aussi), l’ambiance est y plus  … gothique! Je vous laisse juger par vous-même …

Mr Orange: Jude Law, tout muscle dehors, entre gun, shotgun et corps-à-corps au couteau… oui oui, maintenant, ça existe. Et ça produit à moindre mesure le même effet qu’Adrian Brody dans Predators! M’enfin de nous enflammons pas, Repo Men reste ‘achement plus « intellectuel » que le sus-nommé. Notre nouveau Mr Muscle est suppléé de Forest Whitaker, qui fait moins fleur dans bouse de vache, pour former un duo d’acteur portant une bonne partie du film… et ce sont les effets spéciaux et l’univers futuriste qui font le reste.

Dans la famille j’invite un zicos en guest, RZA fait une apparition. Pour info, il joue dans la saison 5 de Californication en gangsta producer, on peut le voir dans Date Limite ou American Gangster mais il a surtout composé la musique de certains films… dont Kill Bill pour ne citer que le meilleur =)

Parce que oui, le scénario, bah, comment dire ça… c’est un peu comme TOUS les films cadrant une utopie plus ou moins futuriste avec une entreprise s’étant attribué une grosse influence sur la société et dont le héro, d’abord fidèle petit soldat, va – évidement – progressivement se retourner contre ses  employeurs. Pour étaler un peu de confiture, on pourrait citer Soleil Vert, Equilibrium, Daybreakers, Clones, Paycheck, Babylon A.D, Ultimate Game… blablablah. Bon, forcément, le scénario apporte quelques rares originalités face aux voisins, m’enfin bon, à moins d’en être à son premier, ça peut être quelque peu fastidieux et répétitif. Apparement, ça serait dû au fait que le bouquin initial n’était pas franchement dans un format cinématographique… et qu’il aurait subit une adaptation « bateau ».

Et, comme toute bonne utopie, on a le droit à une super critique ‘achement acide de la société, bon voilà, next…

Pour la défense du film, il y a un certain nombre de scènes qui valent le détour avec un début de film très attrayant, nous faisant croire qu’on a jamais vu un truc pareil, avec un Jude Law cynique découpant les gens sans remord: « a job is a job »… quelques scènes d’action sympa avec un Jude Law aux muscles luisants… une chirurgie orthopédique satirique… et puis surtout, sur la fin une scène d’auto-mutilation érotique en musique spécialement exquise.

Bref, même si ça peut être un peu chiant pour les aficionados, ça mange pas de pain, (quoi que 15min de moins auraient pu être appréciés) c’est divertissant et apporte son petit lot de nouveautés…

Année: 2010
Titre original: Tucker & Dale vs Evil
Réalisateur: Eli Craig
Acteurs notoires: pas franchement…

Plot: Un quiproquo se termine en hécatombe…

Sources utiles: Allociné & IMDb

Mr Blonde: is coming

Mr Orange: Ultime parodie du slasher ! C’est géant. Bien que le titre puisse évoquer un film surchargé d’âneries, type « Hé mec, elle est ou ma caisse? », l’humour n’est pas trop lourd et est justement distillé dans cette comédie jouissive ! Bref, on a 2 péquenauds qui sont pris à tord pour des serial-slasher par une bande de jeunes citadins ayant vu trop de Délivrance, Massacre à la tronçonneuse et consort. On a donc une fois de plus une inversion des rôles… ce qui est une fois de plus efficace, et évite de tomber dans le gros gag ridicule !

Voili-voilou… ça poutre, ça dépote, c’est géant… suis-je clair?! Qu’on soit des aficionados du genre ou non, d’ailleurs…

 Année: 1980
Titre original: Cannibal Holocaust
Réalisateur: Ruggero Deodato
Acteurs notoires: Aucun

 Plot: Un anthropologue par à la recherche de quatre jeunes journalistes aventuriers ayant disparus dans une forêt peuplée de tribus cannibales.

 Sources utiles: Allociné & IMDb

  


Mr Orange: Alarme! Âmes sensibles s’abstenir, vraiment.
Et c’est moi qui le dit. Donc si comme moi vous avez pris l’habitude de vous caler tranquillement avec votre repas devant votre « petit film du soir ». Conseil: à proscrire dans ce cas très précis… ou finissez votre assiette rapidement. Oui, je trouvais que nos critiques commençaient à un peu trop vomir l’eau de rose et j’ai donc tapé en sens inverse. Bah c’est réussis. Alors ici on atteint du très très haut niveau. Saw & cie – sans grand intérêt soit dit en passant – peut aller se coucher. Et hormis quelques rares films HK méconnus (à juste titre), ou l’esprit tordu de certains chefs d’oeuvres de T. Miike et consort… les italiens en tiennent une bonne couche (je pense à Pier Paolo Pasolini et notamment son Salo ou les 120 jours de Sodome). Franchement, le film est vraiment très dérangeant. Je vais pas m’étendre sur la censure qu’il a subit, savoir que le réalisateur a dû prouver de l’état de santé de ses acteurs et dévoiler le secret de ses effets spéciaux  à la justice italienne, illustre suffisamment la chose. Le film prend les tripes.

Bref, parlons sérieusement du film. Celui-ci est découpé en 2 sections distinctes, délivrées en alternance. La première, nous montre nos jeunes compères s’enfonçant dans la jungle, caméra à l’épaule, ils tournent leur documentaire et filment toutes leurs activités avec une force de vérité bien trop dérangeante. La deuxième, suis donc un anthropologue qui part à leur recherche puis doit faire face à la gestion des images récupérées.

Ceci étant dit, le discours du film est bien loin d’être abruti et gratuit. On fait face à la nature humaine… et on découvre que les monstres ne sont pas forcément ceux qu’on croit, avec une dénonciation du journalisme sensationaliste et intrusif… La musique est très juste, dérangeante quand il faut, effectuant de subtiles virages vers une certaine insouciante pour nous aider à supporter des scènes vraiment dures… quoi que bien loin de la musique soutenant un début de film très guillerets qui peut induire les plus inconscients en erreur. Pour ce qui est de la caméra, les séquences caméra à l’épaule amplifient l’horreur des scènes… sans entrer dans les détails, je peux assurer que l’effet « je filme à distance (pas question de gros plan) avec quelques branches pour nous séparer de la scène » est très efficace… Leurs appréhensions par l’anthropologue permet de mettre un peu de distance, et un retour dans un monde bien bétonné, sans mygales ni cannibales soulage…

Points négatifs:
– Il faut quand même relativiser sur les pratiques cannibales présentées, ici exacerbées et bien loin de la réalité.
– Gros gros bémol: au cours du film, on voit de nombreux animaux se faire tuer / préparer / cuisiner / manger (barrer la mention inutile). Il faut savoir que des VRAIS animaux ont VRAIMENT été tués PENDANT le tournage pour les beaux yeux du spectateur. Et on est pas dupe, les scènes sont vraiment réalistes, d’une horreur accablante… les réflexes post-mortems ne trompent pas, faut être honnête, pas un réalisateur n’y pense. Le réalisateur a d’ailleurs avoué des regrets quand au tournage de ces scènes. Quand aux acteurs ayant acceptés d’affliger ce traitement à ces animaux… leurs états d’âmes n’ont pas été communiqués… Si ça peut rassurer certains, parait-il que les quota de chasse ont été respectés…

Bilan: film choc, culte, à voir… en étant un peu prévenu du contenu. 2e conseil: assurez-vous d’avoir quelqu’un dans les environs vers qui chercher un peu d’humanité…

Mr Blonde:  Mr Orange ayant brossé un tableau assez complet du film, je vais faire plus court.

Pour moi un film à voir, ce n’est pas qu’un film bien tourné, avec un bon scénar, une bonne BO et des acteurs crédibles. C’est avant tout aussi un film qui bouscule les émotions, quelqu’en soit la résultante et pour un peu que ça ne soit pas complètement gratuit. On peut le dire. Cannibal Holocaust bouscule les émotions. C’est une expérience, pas forcément indispensable.